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L'immigration, un mariage d'amour ou de raison ?


soulman

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Si je vous demande quelles raisons peuvent nous pousser à immigrer, beaucoup de réponses nous viennent en tête sans même avoir à chercher. Souvent très différentes d'une personne à l'autre. Certains sont tombés en amour avec le Québec, le Canada, d'autres aiment l'état d'esprit nord-américain. Certains voulaient avant tout quitter leur pays d'origine, d'autres ont entendu dire qu'on trouvait plus facilement du travail dans leur branche. Sécurité, promesses d'emploi, couples réunifiés, projet de famille, dépaysement, coup de tête, témoignages d'amis, de cousins qui ont adoré leur voyage, qui connaissent quelqu'un qui y est parti, etc.  
 
Si je vous demande maintenant quelles raisons peuvent nous pousser à nous marier, de premier abord on va avoir l'impression qu'il y en a beaucoup moins. Par amour ! Alors que dans le fond, elles sont tout aussi variées, et surtout, comme dans le cas de l'immigration, il arrive qu'on se marie initialement pour les mauvais motifs. Mariages de raison, d'argent, sécurité financière, pression familiale, étape naturelle après quelques années en couple, ou nécessaire selon la famille avant l'arrivée de bb, coup de tête, etc.
 
Mais en immigration comme en mariage, commencer son histoire par amour, par passion n'empêche pas parfois un divorce déchirant quelques années plus tard et à l'inverse il arrive qu'un mariage de raison débouche sur un amour durable, profond, sincère. Les parallèles sont nombreux, et dans bien des cas on devrait voir notre projet d'immigration comme un mariage, avec ses avantages et ses défauts. 
 
Comme dans un mariage, vous pouvez avoir un coup de foudre, être persuadé que c'est l'homme/la femme/le pays de votre vie, celui ou celle que vous attendiez depuis votre naissance ! Immigrer après un voyage qu'on a adoré, c'est comme se marier à Vegas avec un inconnu ou presque. Rien ne garantit que ça ne va pas marcher à long terme, mais quand vous allez tomber dans le quotidien, connaitre sa famille, vivre avec ses petites habitudes, il va sans doute y avoir une période d'adaptation, la fin de la lune de miel. Et si vous sortez d'une longue relation, même si elle vous avait déçu, vous aurez quand même un deuil à faire tôt ou tard, qu'il soit léger ou profond. Des doutes, des questions. Est-ce que j'ai bien fait ? Est-ce que c'était vraiment fini ? Maintenant que je me rappelle des bons moments, est-ce que ça me tenterait de replonger ? 
 
Comme dans un mariage, vous allez aussi devoir passer à travers plusieurs étapes, des passages obligés, des tempêtes, des réconciliations, les haut et les bas inévitables. Et comme dans un mariage, vous devrez être patient, vous dire que ça va revenir, que ce n'est qu'un mauvais moment à passer, que vous n'allez pas divorcer à la première déception, à la première engueulade.
 
Mais pour continuer le parallèle, c'est important de garder à l'esprit que quand ça ne va pas dans notre couple, c'est parfois parce que ça ne va pas dans d'autres sphères de notre vie, et inversement. Si votre mariage prend l'eau, que vous ne vous sentez plus bien à la maison, votre travail, vos liens avec vos amis peuvent en souffrir, et si ces relations se détériorent vous vous sentez encore moins bien. Ou à l'opposé un mariage peut se gâter quand l'un des deux n'arrive pas à laisser ses problèmes professionnels à la porte, quand ses engueulades au travail jouent sur ses relations avec son ou sa conjointe, quand des problèmes d'argent viennent envenimer les conversations familiales. En immigration comme en mariage, nous devrions tous être capable de séparer les choses, de ne pas nous laisser entraîner vers le bas dans toutes les sphères de notre vie mais au contraire s'en servir pour se remettre à flot, se rééquilibrer. Si ça ne va pas à la maison, autant essayer de s'accomplir dans son travail, dans des activités extérieures, histoire de laisser le temps au temps, comme on dit. De se laisser une chance, de ne pas prendre une décision sur un coup de tête. Si à un moment vous ne supportez plus certains aspects de la vie au Canada, essayez des les contourner, de vous laisser le temps de les accepter, ne focalisez pas dessus, pour vous donner la distance nécessaire, pour ne pas être trop émotif dans vos décisions.
 
Mais en mariage comme en immigration, parfois il faut savoir envisager la séparation avant que ça ne devienne moche, avant de vous faire souffrir plus que nécessaire. Admettre qu'on a pu se tromper. Quand on voit dans un couple que quoi qu'il arrive, nos chemins ne sont et ne seront plus jamais dans le même sens, qu'on a pas les mêmes attentes et les mêmes buts dans la vie, il vaut mieux parfois se quitter même si on a encore de l'affection, de l'amour pour l'autre, en se laissant une porte ouverte pour éventuellement un jour se retrouver. Parfois des séparations de quelques mois font du bien à un couple, comme des immigrants qui repartent dans leur pays d'origine pour mieux revenir quelques années plus tard, bien plus conscients de là où ils mettent les pieds et plus "prêts" à accepter les différences. Et si la séparation finalement devient définitive, et bien soit.
 
Parfois aussi on ne revient pas chez notre ex-mari, notre ex-femme. Ce n'est pas parce que notre nouveau chum, notre nouvelle blonde n'était pas ce qu'on espérait que ça veut dire qu'on ne devait pas divorcer la première fois. C'est peut-être juste parce qu'on doit encore chercher, qu'on a pas encore trouvé le bon, la bonne. Avec toutes nos expériences et notre vécu, on sera mieux outillé, mieux équipé pour faire le bon choix. Ou on se laissera encore entraîner par notre cœur d'artichaut avec un nouveau coup de foudre, mais dans le fond, peu importe, c'est tellement beau de continuer à rêver et d'y croire, on a le droit de se tromper ! :)
 
 

5 Commentaires


Commentaires recommandés

  • Habitués

non, je ne pense pas. Le parallèle tient surtout au fait que si tout n'est pas rose, si ce n'est pas exactement comme on l'avait espéré, si on doit apprendre à composer avec l'autre, on ne doit pas pour autant penser que c'était une erreur, et qu'on doit comprendre qu'il y aura des hauts et des bas, que ce n'est pas une lune de miel perpétuelle. C'est le but de ce billet, comprendre que ce n'est pas parce qu'on avait pas tout anticipé qu'on doit forcément remettre tout le projet en question. Mais aussi qu'il faut parfois admettre que certains points auront beau être omis, contournés ou repoussés, tôt ou tard, on doit parfois prendre la décision que cette "union" ne pourra que s'envenimer, se gâcher.  

Pour les PVT, PTT, évidemment je ne comparerais pas ça à un mariage, la situation est temporaire, mais le parallèle reste pertinent. Commencer son projet d'immigration par un contrat court, c'est l'équivalent d'une relation naissante. Si elle se passe parfaitement ce n'est pas forcément garant d'un mariage heureux, et l'inverse est vrai aussi. On peut vivre difficilement un PVT mais réussir son immigration permanente parce que les conditions ne sont pas les mêmes.

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  • Habitués

J'aime bien le parallèle. J'ajouterais qu'il faut quand même de l'amour dans un mariage. Parfois, l'amour vient plus tard, mais s'il n'y a pas d'amour, seulement mariage de raison, les irritants vont finir par prendre le dessus. Car on se sentira toujours étranger à l'autre, à son pays d'accueil, et cette solitude finira par nous rattraper. Même si tout va bien, on aura le mal du pays.

Bref, peu importe si on décide d'immigrer dans un pays parce qu'on a eu le coup de foudre pour lui, ou pour des raisons économiques ou autres, il faudra bien apprendre à l'aimer si on veut pouvoir en accepter à la fois les bons et les mauvais aspects, et s'y sentir chez soi.

Modifié par Harry Haller
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  • Habitués

Le plus dangereux est de tomber dans le jeu des comparaisons. Toute comparaison est odieuse, comme dit le proverbe. Comparer deux pays, c'est comparer des pommes et des poires. On peut ne pas aimer les poires, mais alors restons-en aux pommes! Les comparaisons ne servent à rien, et ne font que nous placer dans la position de juge, à distance. Avec ce genre d'attitude, jamais on ne se sentira chez soi dans sa patrie d'adoption. Il va toujours y avoir des trucs qui sont moins bien, et on aura beaucoup de mal à les accepter - ou on les jugera absurdes alors que, vu de l'intérieur et en cessant de vouloir plaquer ses références sur un contexte forcément différent, on verra les choses de manière différentes - et elles prendront alors tout leur sens.

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  • Habitués
Le 22/10/2015 23:25:08, Harry Haller a dit :

Le plus dangereux est de tomber dans le jeu des comparaisons. Toute comparaison est odieuse, comme dit le proverbe. Comparer deux pays, c'est comparer des pommes et des poires. On peut ne pas aimer les poires, mais alors restons-en aux pommes! Les comparaisons ne servent à rien, et ne font que nous placer dans la position de juge, à distance. Avec ce genre d'attitude, jamais on ne se sentira chez soi dans sa patrie d'adoption. Il va toujours y avoir des trucs qui sont moins bien, et on aura beaucoup de mal à les accepter - ou on les jugera absurdes alors que, vu de l'intérieur et en cessant de vouloir plaquer ses références sur un contexte forcément différent, on verra les choses de manière différentes - et elles prendront alors tout leur sens.

Tout à fait d'accord, Harry ! J'avais écrit un billet là-dessus il y a quelques mois, ça s'appelait justement, comme tu le dis, "comparer des pommes et des oranges", ou quelque chose du genre. Je suis 100% d'accord avec toi, comparer c'est l'engrenage parfait pour se trouver toutes les raisons du monde de se gâcher la vie. 

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Invité
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