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Pourquoi partir avec un permis de travail temporaire ?


Jefke

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Permis_travail_temporaire.jpg

Le permis de travail temporaire (PTT) est un deal suppose gagnant-gagnant. D'un cote : un employeur qui malgre tous ses efforts peine a trouver une personne competente pour occuper un poste desesperement vacant. De l'autre cote : moi. A priori, j'avais toutes les qualifications requises pour me porter candidat. Alors pourquoi pas ? Chacun a ses raisons pour accepter ou refuser de partir avec un permis de travail. En voici quelques-unes.

 

 

Pourquoi suis-je parti avec un permis de travail temporaire ?

 

1. Je ne rajeunis pas 

Idealement, l'age maximum pour immigrer est de

  •  35 ans via le CSQ. Chaque annee supplementaire diminue son score de 2 points.
  •  29 ans via Entree Express. Chaque annee supplementaire diminue son score de 5 points.

 

2. Trop d'attente tue l'attente  

Le traitement d'une demande d'immigration peut prendre plusieurs annees. Difficile de prevoir quelle sera encore ma motivation pour le Canada a ce moment-la. Peut-etre serais-je entretemps installe en Nouvelle Zelande, en Nouvelle-Caledonie, ailleurs ou simplement satisfait de ne pas partir. Avec les enfants qui grandissent, le deracinement est a chaque fois plus difficile.

 

3. Trop vieux pour ces c*

Le traitement d'une demande d'immigration peut prendre plusieurs annees. Et s’agrementer de divers irritants : la non-reconnaissance de l’experience a l’etranger, des greves parmi les agents de l’immigration, des outils informatiques qui bloquent toute demarche, des politiques qui justifient des modifications de regles et d’exigences tous les six mois...

 

4. L'oeuf ou la poule

Nouveau Brunswick, Quebec, Ontario, Colombie Britanique... Difficile de choisir ou et comment immigrer : CSQ pour le Quebec, Entree Express pour le reste du Canada, Nomination des provinces pour une region en particulier, etc.  Beaucoup de personnes se lancent d'abord dans un processus d'immigration puis cherchent ensuite un emploi. La demarche inverse me convient mieux : a partir de toutes les propositions que j'ai pu decrocher pendant mon voyage exploratoire et aux Journees Quebec , j'ai commence par selectionner les offres qui correspondaient a mes criteres. Puis ensuite, j'ai regarde la region la plus interessante pour deposer mes valises.

 

5. Paperless

Des tonnes de documents a rassembler meticuleusement et ensuite patienter qu'un officier d'immigration juge que toutes les virgules sont a la bonne place : j'ai trouve cela redhibitoire. A choisir, je prefere me retrousser les manches, chercher un employeur et le convaincre de mes competences profesionnelles. Le seul document administratif qui, a mon sens, vaille vraiment la peine d'y consacrer des heures, c'est un contrat de travail.

 

6. Incertitudes financieres 
Le travail est l'une des principales cles pour une integration reussie. Or, selon Statistique Canada, en 2011, le taux de chomage au Canada etait de l'ordre de 6%. Et pour les immigrants tres recents : 14.2%. Avec un revenu inferieur de 30%. Et combien de temps faut-il habituellement a un nouvel arrivant pour trouver un emploi satisfaisant ? 2 semaines ? 6 mois ? 1 an ? Demissionner et vivre de nos economies en attendant que le reve americain se realise ? Pas sur que ma femme et mes enfants auraient longtemps apprecie.

 

7. Sans passer par la case depart

L'experience canadienne/quebecoise semble indispensable pour decrocher un emploi de qualite. Et il ne faut pas - parait-il - avoir peur de recommencer au bas de l'echelle. Voire, par du benevolat. Mais, s'il est possible d'immigrer au Canada sans devoir recommencer sa carriere de zero ou etre livreur de pizza, pourquoi pas ?

 

8. Carpe diem

Le risque qu’un employeur licencie un travailleur - meme s’il a ete recrute a grands frais a l'etranger - existe toujours. Le Canada n’est pas une exception dans ce domaine.

 

9. Pyramide de Maslow

Savoir qu'un employeur, a plus de 5500km, s'interesse a mon profil et qu'apres toutes les verifications, tous les tests, tous les rounds de selection, et parmi plusieurs milliers de candidats c'est precisement sur moi qu'il veut investir : c'est pas mal engageant. Si mes employeurs precedents m'avaient manifeste autant d'estime, je ne serais peut-etre pas au Canada aujourd'hui.

 

10. Canada bilingue

Comme mentionne precedemment, l’un des avantages d’arriver au Quebec avec visa de travail est de pouvoir offrir une education bilingue a mes enfants, a cout raisonnable.

 

11. Classe affaire
Des entreprises comme Bombardier mettent a disposition des conseillers legaux pour traiter toutes les demandes legales : permis de travail, prolongation, residence permanente, etc. J'apprecie pas mal aussi qu'un employeur, en plus de s'occuper des demarches administratives, prenne en charge les questions logistiques : billets d'avion, fret, chauffeur a l'aeroport, panier de fruits dans la suite de l'hotel, accompagnement personalise, soutien professionnel pour ma conjointe... Ces petites attentions encouragent a s'investir en retour.

 

12. Responsabilite partagee

Aujourd’hui, a bien regarder dans mon entourage, je ne connais aucune entreprise qui a du se separer d’un travailleur temporaire. Par contre, je connais de nombreuses personnes qui ont attendu (ou attendent) leur CSQ pour poursuivre leur aventure ailleurs. A la tres grande deception des employeurs qui ont beaucoup investi. Et qui sont maintenant pris au piege : comment expliquer au gouvernement, a leurs employes et aux futurs candidats cette serie de demissions ?
Personnellement, j’apprecie le principe de ce deal :

  • le travailleur temporaire doit se battre au quotidien pour justifier son recrutement a l’etranger
  • l’entreprise doit offrir les meilleures conditions de travail pour retenir son travailleur temporaire.

 

13. Les cles du pouvoir

Avec mon permis de travail temporaire, je ne me suis jamais senti dans une situation precaire. Parce qu'avant de m'engager, j'ai pris le temps de bien evaluer mon employeur ainsi que mon confort pour depasser ses attentes. Parce que si mon employeur voulait me remercier apres quelques semaines/mois et tous les efforts consentis ca aurait ete un cuisant aveu d'echec de sa part. Mais aussi parce qu'avec les dernieres reformes en matiere d'immigration, je doute qu'il ait conserve toutes ses chances aupres du gouvernement pour recruter un profil comparable a l'etranger. J'ai toujours ete serein sur mon avenir en tant que travailleur temporaire.

4 Commentaires


Commentaires recommandés

Bonjour

 

J'ai apprécié ton post. Je pense avoir la même philo que toi.

 

Cependant une petite question, il s'est déroulé combien de temps entre ta rencontre avec ton futur enployeur et ton arrivée au Quebec (avec femmes et enfants ?) ?

Si tu dis à ton futur employeur que ta dispo est de 6 mois, cela peut il passer ?

 

Merci par avance

 

 

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  • Habitués

Ma reponse courte: dans un contrat, tout peut se negocier. A condition d'etre en position de le faire.^_^

 

A profils comparables, je pense qu'un employeur prefere engager un Canadien ou un RP disponible immediatement. Plutot que d'embaucher un etranger qui necessite encore plusieurs mois de demarches administratives, des couts consequents, parfois aussi plusieurs mois de preavis, du temps pour vendre sa voiture, sa maison, etc.

 

Il faut deja habituellement 3 mois pour mener a bien les demarches de PTT lorsque tu pars de zero (ni CSQ, ni PVT, ni RP). C'est tres long. 

 

Dans mon contrat il etait indique que j'avais l'obligation de commencer ma job dans les 10 jours apres avoir obtenu mon permis de travail.?

 

Nous etions prets a partir tout de suite, mais les circonstances (principalement du cote de l'employeur), nous ont finalement conduit a negocier un delais de ~10 mois.

 

Un temps mis a profit pour peaufiner notre preparation: demission en douceur, reconversion professionnelle de ma conjointe, un semestre scolaire de plus pour les enfants, etc.

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  • Habitués

Je trouve que tu as eu beaucoup de courage pour partir avec enfant(s) au Canada avec un PTT.

 

Je me pose des questions concernant le PTT sachant que l'ouverture pour la DCSQ est en avril 2017 (dans 3 mois et demi).

Que se passe t'il si le patron te vire au bout de 6 mois ? C'est retour en France ?

 

Je scrute les différents bilans et forom pour me faire une petite idée.

Un plaisir de te lire.

 

Modifié par Darkenshin972
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  • Habitués

Personnellement, je ne connais aucun travailleur temporaire mis a pied quelques semaines/mois seulement apres son arrivee. Mais j'imagine que dans l'absolu ca doit exister. Comme il existe des personnes qui veulent tellement immigrer au Canada qu'elles ne prennent pas la peine de s'assurer que l'emploi, l'entreprise et la region qu'elles visent leur correspondent vraiment. Alors que ce soit au Canada ou a 5 minutes de chez eux, le verdict sera le meme.

 

Recruter un travailleur etranger est un lourd investissement pour un employeur. Apres tous les efforts fournis pour le faire venir, Il faudrait une raison exceptionnelle (incompetence flagrante, restructuration, etc.) pour licencier un PTT peu de temps apres.

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Invité
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