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Après trois mois à Montréal, je songe à rentrer en France


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Je suis arrivé à Montréal il y a cent jours et je réfléchis à présent à mon retour en France. Initialement, je pensais rester au moins deux ans et avais l'intention de reprendre des études en septembre. Malheureusement, l'administration québécoise me pose des problèmes pour mon inscription. Je dois présenter une étude comparative de diplômes délivrée par le ministère de l'Immigration. J'avais déposé ma demande début décembre (avant mon départ) mais elle ne sera pas traitée avant le mois de novembre, trop tard pour pouvoir m'inscrire pour la rentrée de septembre. On m'a proposé de passer un examen d'équivalence de niveau secondaire (classe de première) pour soixante dollars alors que le Québec a signé un accord avec la France pour reconnaître que "le baccalauréat français et le diplôme d’études collégiales québécois (DEC) - supérieur au niveau secondaire - sont reconnus réciproquement comme donnant accès au 1er cycle d’études supérieures au Québec et en France". Personne n'est capable de me renseigner à l'école, j'ai donc commencé à me renseigner sur les possibilités de formation en France.

Avant mon départ, je travaillais au ministère des Finances depuis trois ans. J'avais entrepris les démarches de demande de visa pour le Québec alors que je terminais mes études en Argentine (où, contrairement à ici, je n'ai eu aucun problème à m'inscrire en master après une licence française). Je pensais à l'époque qu'il me serait difficile de trouver un premier emploi en France. À mon retour à Paris, j'ai décroché un poste au ministère deux semaines après mon arrivée (en tant que contractuel). Un an et demi plus tard, j'ai repris les démarches pour l'obtention de mon visa (dépôt au niveau fédéral). J'ai attendu seize mois pour le recevoir. J'ai eu plusieurs phases de doute, m'interrogeant sur le bien-fondé de quitter un emploi intéressant et bien rémunéré pour partir au Québec. Deux jours après avoir reçu le visa, mon voisin a assassiné son épouse avant de se suicider dans le couloir, devant leurs deux enfants. J'étais malheureusement chez moi et ai tout entendu, cela m'a chamboulé et m'a conduit à remettre en cause ma vie professionnelle. Je ne me sentais pas épanoui dans mon travail et ai décidé de suivre une formation de tailleur de vêtements. J'ai posé ma démission quelques semaines après le double homicide et suis arrivé à Montréal un mois plus tard, avec l'intention de commencer les cours en septembre et de chercher du travail en attendant.

Pour le moment, je n'ai rien trouvé. Après ces trois mois de recherches infructueuses, j'ai commencé à chercher dans la vente. Je vis encore avec mes derniers salaires français, il n'est donc pas urgent pour moi de trouver un emploi. Je le vois comme un long congé sabbatique dont j'avais le plus grand besoin. Cela me permet également de découvrir une certaine réalité du Québec (l'expérience à l'étranger n'est pas valorisée, c'est bien vrai), sans toutefois en souffrir ou en être frustré. J'attends des réponses de formations de tailleur en France et il est fort probable que je rentre très prochainement. Je n'ai pas encore décidé si je rentrais fin mai (pour espérer trouver un job d'été) ou fin juin (pour valider les 183 jours de présence au Québec et, de ce fait, mon inscription à la RAMQ). Je ne suis pas un "déçu du Québec", ce séjour sur place était nécessaire pour moi. J'ai ainsi compris que j'avais surestimé l'industrie locale de la mode (les créateurs québécois s'entendent sur les difficultés qu'ils rencontrent ici, tant au niveau d'approvisionnement en textile qu'en débouchés pour leur production) et que la France restait un marché beaucoup plus porteur dans ce secteur. J'imaginais que Montréal serait une ville plus créative, plus bouillonnante culturellement, plus active dans les arts, mais la réputation de la ville est quelque peu exagérée. Apparemment, le milieu culturel aurait été durement frappé par les baisses de subventions votées par le gouvernement Harper. Je constate également un manque d'intérêt de la part des Montréalais pour l'artisanat et pour la création locale (comparativement à l'engouement des Français pour le "made in France").

En ce sens, ce séjour à Montréal est riche d'enseignements parce qu'il me permet d'observer la France de loin et de prendre conscience de nos atouts. Je pensais qu'il serait plus facile d'entreprendre ici, je m'aperçois que les difficultés sont différentes et, peut-être, plus grandes. Cela vaut pour le secteur de la mode et de la création en général. Ce n'est pas un échec pour moi, le Québec ne répond pas à mes attentes mais je n'aurais pu le comprendre avant d'être sur place. Je préfère rentrer avec cette certitude et construire sereinement mon projet en France plutôt que de continuer à fantasmer Montréal de loin, en surestimant le potentiel réel de la ville. Je retiens également des leçons constructives, particulièrement l'esprit positif des Québécois. Si nous étions moins critiques envers nous-mêmes et envers la France, nous prendrions conscience des formidables atouts de notre pays. Le Québec n'est pas la terre d'opportunités que l'on dépeint souvent mais leur confiance en l'avenir est un incroyable moteur. La morosité ambiante en France, entretenue par les médias, participe au découragement général et muselle les envies d'entreprendre. La France offre pourtant de réelles opportunités.

Si je pouvais donner un conseil aux candidats à l'immigration, ce serait de comprendre que la société québécoise est nord-américaine. Ils sont très éloignés de nous et le Québec n'est pas, comme j'ai pu le lire à plusieurs reprises, entre l'Europe et l'Amérique du Nord. Les Québécois ne sont pas moins Nord-Américains que les Texans, les Californiens, les New-Yorkais ou les Ontariens (ni davantage Européens qu'eux). L'Amérique du Nord, comme l'Europe, est diverse. Les Québécois sont Anglo-Saxons, ils sont très différents des peuples latins, ils n'ont pas le même humour ni le même rapport à l'autre. Ils ont peu de points communs avec nous et c'est probablement le point auquel on se prépare le moins lorsque l'on émigre ici. Ne sous-estimez pas cet aspect !

Pour ceux qui vivent en région parisienne et qui souhaitent gagner en qualité de vie, déménager en province est peut-être un meilleur choix que de traverser l'Atlantique et de devoir recommencer "en bas de l'échelle". La France est un pays suffisamment grand pour offrir des alternatives à Paris...

Modifié par alfajorcito
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Bonne réussite à l'avenir. Ne te décourages pas, ce sont ces moments difficiles qui nous rendent plus forts et nous font prendre conscience de beaucoup de choses.

À l'avenir, quand tu seras à l'aise, tu te rappelleras de ces moments. Tu te diras que les passages vécus dans le passé étaient nécessaires.

Je suis aussi content que tu prennes conscience que la France est un pays plein d'opportunités. Si tu as quelque chose entre tes mains, tu pourras même des affaires au Maghreb ou en Afrique occidentale francophone.

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  • Habitués

Cela me permet également de découvrir une certaine réalité du Québec (l'expérience à l'étranger n'est pas valorisée, c'est bien vrai

Elle l'a été chez certaines personnes, comme on en a régulièrement la preuve chez les personnes qui ont réussi à se faire recruter dans leur domaine. C'est souvent quand il y a une belle expérience pro de plusieurs années dans un domaine en particulier.

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  • Habitués


Votre histoire est fascinante et, à la fois fait poser beaucoup de questions

Initialement, je pensais rester au moins deux ans et avais l'intention de reprendre des études en septembre. Malheureusement, l'administration québécoise me pose des problèmes pour mon inscription. Je dois présenter une étude comparative de diplômes délivrée par le ministère de l'Immigration. J'avais déposé ma demande début décembre (avant mon départ) mais elle ne sera pas traitée avant le mois de novembre, trop tard pour pouvoir m'inscrire pour la rentrée de septembre.On m'a proposé de passer un examen d'équivalence de niveau secondaire (classe de première) pour soixante dollars alors que le Québec a signé un accord avec la France pour reconnaître que "le baccalauréat français et le diplôme détudes collégiales québécois (DEC) - supérieur au niveau secondaire - sont reconnus réciproquement comme donnant accès au 1er cycle détudes supérieures au Québec et en France".



Malheureusement, vous êtes victime du délai d'attente du MICC pour les équivalences et ce document est obligatoire pour s'inscrire. Mon fils a vécu la même chose, mais comme nous avions fait la demande en avance, il l'a reçu juste à temps. Si on vous a proposé cet examen peu onéreux, c'est pour vous trouver une solution alternative et pouvoir vous intégrer plus vite. En fait, vous auriez dû faire votre demande d'équivalence bien avant de partir.

quote name="alfajorcito" post="1264466304" timestamp="1396885919"]
Avant mon départ, je travaillais au ministère des Finances depuis trois ans. ....À mon retour à Paris, j'ai décroché un poste au ministère deux semaines après mon arrivée (en tant que contractuel).
J'attends des réponses de formations de tailleur en France et il est fort probable que je rentre très prochainement. Je ne suis pas un "déçu du Québec", ce séjour sur place était nécessaire pour moi. J'ai ainsi compris que j'avais surestimé l'industrie locale de la mode (les créateurs québécois s'entendent sur les difficultés qu'ils rencontrent ici, tant au niveau d'approvisionnement en textile qu'en débouchés pour leur production) et que la France restait un marché beaucoup plus porteur dans ce secteur. J'imaginais que Montréal serait une ville plus créative, plus bouillonnante culturellement, plus active dans les arts, mais la réputation de la ville est quelque peu exagérée. Apparemment, le milieu culturel aurait été durement frappé par les baisses de subventions votées par le gouvernement Harper. Je constate également un manque d'intérêt de la part des Montréalais pour l'artisanat et pour la création locale (comparativement à l'engouement des Français pour le "made in France").
Modifié par Cherrybee
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  • Habitués

Oui, c'est une expérience intéressante et tant mieux si vous ne virez pas aigri. Il y a un engouement naissant pour l'industrie locale, mais c'est sur qu'au niveau mode c'est difficilement comparable avec la France.

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  • Habitués

Merci pour ton témoignage alfajorcito, je le trouve lucide et sans trace d'amertume.

Ce que je retiens de ce que tu dis est très intéressant :

Je ne suis pas un "déçu du Québec", ce séjour sur place était nécessaire pour moi.

En ce sens, ce séjour à Montréal est riche d'enseignements parce qu'il me permet d'observer la France de loin et de prendre conscience de nos atouts.

Ce n'est pas un échec pour moi, le Québec ne répond pas à mes attentes mais je n'aurais pu le comprendre avant d'être sur place.

Cette experience aura, malgré les difficultés, été utile car elle t'a permis de voir ce que pouvais donner une immigration au Québec dans ton cas, avec tes atouts, tes projets et tes attentes particulières. C'est une chance de pouvoir venir tenter l'expérience et de retomber sur ses pieds avec un projet de retour si ça ne marche pas. Bon courage pour la suite!

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Merci pour votre témoignage et désolé pour cette expérience qui sans aucun doute à dû être traumatisante d'une certaine façon.

Cependant il me semble que 3 mois ça me semble extrêmement court pour juger le marché ou la créativité québécoise, voir se créer un réseau de client etc...

Sincèrement je ne connais pas d'endroit sur cette planète ou les gens vont se lancer dans un business et faire fortune en quelque semaine y compris à Paris soit disant capitale de la mode.

Après il faut aussi savoir comparer ce qui est comparable. Une région comme l'IdF possède quasiment plus d'habitants que tout le Québec réuni et qui doit faire lui même quasiment 7 fois la taille de la France !

Je comprends que votre expérience puisse être traumatisante mais j'imagine aussi qu'il est difficile d'évaluer les choses ou se préparer des projets sereinement dans ces conditions.

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  • Habitués

Cependant il me semble que 3 mois ça me semble extrêmement court pour juger le marché ou la créativité québécoise, voir se créer un réseau de client etc...

Sincèrement je ne connais pas d'endroit sur cette planète ou les gens vont se lancer dans un business et faire fortune en quelque semaine y compris à Paris soit disant capitale de la mode.

Je ne pense pas qu'il reparte parce qu'il n'a pas fait fortune en 3 mois, n'exagérons rien, c'est surtout parce qu'il constate qu'il a peu de chances de pouvoir faire la formation qu'il souhaite en septembre, vu qu'il n'aura pas l'évaluation comparative qui est nécessaire. De plus il semble qu'il n'ait pas trouvé de travail en 3 mois.

Je crois que 3 à 6 mois peuvent être suffisants pour juger de ses possibilités sur le marché du travail et surtout de la faisabilité ou pas de son projet professionnel et de vie dans un endroit.

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  • Habitués

bonne continuation :thumbsup:

jerrygoley , le Québec est juste 2,8 fois plus grand que la France :biggrin2:

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  • Habitués

bonne continuation :thumbsup:

jerrygoley , le Québec est juste 2,8 fois plus grand que la France :biggrin2:

Ah bon? j'ai pensé le contraire!!!

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  • Habitués

J'ai lu ton témoignage avec intérêt et je me dis que 3 mois demeure une période précoce afin d'en tirer un bilan définitif quant à ton projet d'immigration, donnes toi du temps afin d'y voir plus claire car il est claire que les premiers mois d'installation ne sont pas forcément ceux qui sont les plus fleurissant pour un immigrant mais les choses peuvent basculer par la suite.

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  • Habitués

C'est sûr qu'il est très difficile de vivre du domaine de la mode même pour un québécois! Il y a peu de perspectives d'avenir dans ce domaine. Les gens préfèrent acheter des vêtements à bas prix fabriqués dans des pays pauvres... Il ne faut pas oublier que le coût de la vie est très élevé et que les gens doivent mettre leurs argents ailleurs.

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Bonjour!
J ai lu ton témoignage hier et il y a qqchose que tu as dit qui me trotte en tete depuis, tellement je pense que tu as vu juste. C est la partie ou tu dis que en Europe on est tellement pessimistes/négatifs par moment qu on ne voit plus les qualités de notre chez nous. Je ne sais pas si je qualifierais le belge (mon compatriote donc!) de pessimisste ou négatif mais en tout cas nous sommes critiques, parfois à outrance, ce qui ne nous permet plus de voir le positif chez nous. C est en fait tout l inverse ici, il ne faut surtout pas critiquer, toujours regarder le bon côté quitte à l exagérer. Le fait de constater que l herbe n est pas plus verte ici, loin s en faut, et le fait de pouvoir observer l'Europe à distance remet l,église au milieu du village. Moi ca fait 3 ans que je suis la et je rentre, mais c etait prevu. Ceci dit je suis aux anges!! Je te souhaite de trouver ce que tu cherches! As tu lu le poste sur le reste du Canada? Je ne sais plus par qui mais en gros c etait de dire que le Quebec ce n est pas le Canada et qu ailleurs tu trouveras plus d ouverture d esprit, d opportunites et de sous aussi. Toujours est il que pour la mode je pense en effet que l Europe sera le mieux! Bon vent!

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  • Habitués

Merci pour vos retours !

Cherrybee, je ne souffre fort heureusement pas de dépression ! Le double homicide a plutôt eu un effet de "détonateur". Lorsque l'on est confronté à une expérience aussi violente, on en vient à reconsidérer ses choix de vie et cela peut être constructif ! Dans mon cas, cela m'a permis de prendre conscience que je n'étais épanoui ni à Paris ni dans mon travail. Reprendre mes études à l'automne a été ma première décision, je pensais que Montréal serait une bonne option mais, comme je l'ai écrit précédemment, je m'étais mal renseigné et m'étais basé sur l'image de ville créative que véhicule Montréal. J'imaginais que ce serait plus facile qu'à Paris où le marché est saturé. J'ai surestimé le côté "bohème" de Montréal car je n'en avais eu qu'un bref aperçu. En creusant, j'ai réalisé que le secteur était plus réduit que ce que je pensais initialement et qu'il périclitait quelque peu depuis plusieurs années. Toutefois, je ne regrette ni d'avoir démissionné ni d'avoir quitté Paris. Montréal m'a permis de faire une coupure et ma reconversion professionnelle reste ma priorité. Dans la mesure où les écoles de tailleur sont meilleures en France et les débouchés bien plus importants, je préfère rentrer ! Je ne crois pas qu'il soit périlleux de mener de front une reconversion professionnelle et un projet d'immigration. De nombreux immigrants le font - par choix ou par contrainte - et réussissent les deux. Si Montréal avait un avantage comparatif par rapport à la France dans le secteur qui m'intéresse, je serais resté pour réaliser mon projet initial. Mais ce n'est pas le cas alors je rebondis !

Jerrygolay, j'ai eu la chance de pouvoir rencontrer trois duos de collaborateurs à la tête de jeunes marques de vêtements (de segmentations différentes). Tous m'ont fait part des difficultés qu'ils éprouvent dans leur travail, de la confection jusqu'à la vente. Je n'ai pas fait une étude "expéditive" du marché de la mode montréalaise, je me suis appuyé sur des témoignages de professionnels impliqués dans la création locale et sur leur présence physique dans la ville (ateliers et boutiques de créateurs). Il ne s'agit pas de "faire fortune" mais d'avoir une idée précise des opportunités qu'offre Montréal. Si les créateurs rencontrent des difficultés à se fournir en textiles, c'est un point extrêmement négatif. Si la production locale n'est pas valorisée par les habitants, cela réduit le marché. Et si les pouvoirs publics ne soutiennent pas la création, cela exige une rentabilité très rapide pour pérenniser l'activité. Mon diagnostic n'est ni empressé ni troublé par une expérience qui remonte au mois d'octobre. J'ai également rencontré des gens travaillant dans le milieu du cinéma et dans celui du théâtre. Ils éprouvent les mêmes difficultés car les fonds publics ne sont attribués qu'à des artistes déjà reconnus, ne permettant pas ainsi à de nouveaux talents d'émerger. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la création culturelle est ici moins soutenue qu'en Europe alors que l'attractivité de Montréal doit beaucoup à son image de vivier créatif.

Par ailleurs, cela ne tient pas à la taille de Montréal. Des villes de taille plus modeste sont beaucoup plus dynamiques que Montréal dans le secteur de la mode, notamment Bruxelles ou Copenhague (où un jeune créateur montréalais, Christian Deslauriers, s'est expatrié afin de trouver davantage de débouchés pour sa marque). Là où le "made in France" est un argument marketing en France (parce qu'il subsiste un intérêt pour l'artisanat), les Québécois ne privilégient pas la production locale. Le prix est un facteur d'achat bien plus déterminant pour eux. Ce marché de consommateurs important en France n'existe quasiment pas ici. C'est culturel, les modes de consommation sont différents. Le secteur de la mode périclite (ce qui est décevant pour une ville de cette envergure) : la Semaine de la mode montréalaise (fashion week) a même été supprimée ! C'est dommage parce qu'il y a quelques années le secteur était plus dynamique.

Flomer, malheureusement, Toronto se retrouve dans une position à peine plus enviable. Le tristement célèbre Rob Ford a diminué les fonds d'aide aux jeunes créateurs - notamment via les "incubateurs" qui constituent de formidables tremplins pour démarrer son entreprise. Le Canada n'est pas la terre la plus propice à la mode... Par contre, il est vrai que les créateurs québécois ont extrêmement de mal à trouver des investisseurs privés, ce qui est moins le cas à Toronto.

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  • Habitués

Merci pour vos retours !

Cherrybee, je ne souffre fort heureusement pas de dépression ! Le double homicide a plutôt eu un effet de "détonateur". Lorsque l'on est confronté à une expérience aussi violente, on en vient à reconsidérer ses choix de vie et cela peut être constructif ! Dans mon cas, cela m'a permis de prendre conscience que je n'étais épanoui ni à Paris ni dans mon travail. Reprendre mes études à l'automne a été ma première décision, je pensais que Montréal serait une bonne option mais, comme je l'ai écrit précédemment, je m'étais mal renseigné et m'étais basé sur l'image de ville créative que véhicule Montréal. J'imaginais que ce serait plus facile qu'à Paris où le marché est saturé. J'ai surestimé le côté "bohème" de Montréal car je n'en avais eu qu'un bref aperçu. En creusant, j'ai réalisé que le secteur était plus réduit que ce que je pensais initialement et qu'il périclitait quelque peu depuis plusieurs années. Toutefois, je ne regrette ni d'avoir démissionné ni d'avoir quitté Paris. Montréal m'a permis de faire une coupure et ma reconversion professionnelle reste ma priorité. Dans la mesure où les écoles de tailleur sont meilleures en France et les débouchés bien plus importants, je préfère rentrer ! Je ne crois pas qu'il soit périlleux de mener de front une reconversion professionnelle et un projet d'immigration. De nombreux immigrants le font - par choix ou par contrainte - et réussissent les deux. Si Montréal avait un avantage comparatif par rapport à la France dans le secteur qui m'intéresse, je serais resté pour réaliser mon projet initial. Mais ce n'est pas le cas alors je rebondis !

Sage décision. Et bonne prospection auprès des designers locaux. Il n'y a que pour les délais de l'évaluation du MICC que vous ne saviez pas. Je vous souhaite un bon retour éventuel, un bon courage et une belle réussite dans vos choix de vie.

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Je confirme que les gens sont un peu moins obsédé par la mode textile ici qu'ailleurs. Probablement que le climat y est pour quelque chose.

Par contre il existe bien un vivier créatif dynamique mais qui n'est pas forcément dans le domaine de la mode mais probablement plus dans le multimédia ou la musique voir la gastronomie/fooding. Ce sont des choses qui sont aussi perceptibles et qui finissent par influer sur la mode. Autrement c'est comme partout pour un gagnant à la loterie combien d'échec ou de perdant. Dis toi que les gens connus aujourd'hui ont bien commencé quelque part eux aussi.

Sinon, je le répète encore trois mois pour se faire un nom c'est vraiment court, mais c'est sur que le made in France a un impact marketing bien plus fort que le made in Québec ou Canada.

Modifié par jerrygolay
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  • Habitués

Si ça peut t'aider à te faire des contacts il va y avoir la grande braderie de la mode ce week-end à Montréal. C'est l'occasion de rencontrer des designers.

Envoyé par l'application mobile Forum IC

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  • Habitués

Je m'intéresse un peu à la mode locale et si elle existe bel et bien (et il y a quelques marques très sympa basées à Montréal) ça reste un petit milieu qui dépend beaucoup de la vente à l'étranger aussi. Tous les créateurs le disent, ce n'est pas évident de percer et je ne pense pas que ce soit un immense vivier d'emplois.

Je ne crois pas m'avancer en disant que les québécois/canadiens ne sont pas très très mode en général, sans doute à cause du climat (dur d'être stylé à - 30). Ca peut être sympa parce que tu peux sortir en pyjama dans la rue et personne ne te juge, mais pour travailler dans la mode si c'est vraiment son objectif premier, je pense que ça n'est pas forcément le meilleur endroit.

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