Marins étrangers sri-lankaise déserteurs à Matane: planifiée

[immigrer.com]

Marins étrangers déserteurs à Matane : l'opération semblait planifiée

Mise à jour le mercredi 26 novembre 2014 à 14 h 02 HNE

Le reportage de Michel-Félix Tremblay

Radio-Canada a appris que les marins étrangers qui ont déserté leur navire il y a quelques jours au port de Matane ont probablement eu de l'aide de tiers.

Un texte de Michel-Félix Tremblay

Le 14 novembre dernier, quatre marins de nationalité sri-lankaise obtiennent une permission pour quitter le navire pendant quelques heures. Rien d'anormal ou de suspicieux, car lorsqu'un marin étranger est admis au Canada à titre de membre d'équipe, il a un statut de visiteur pour la durée de séjour du navire à quai. Les membres d'équipage sont autorisés à sortir du bateau.

Les marins, un cuisinier et des ingénieurs se rendent dans des commerces de Matane pour faire des achats. Mais ce qui ne devait constituer qu'une courte escale se transformera en un séjour prolongé au pays.

Inquiet de ne pas les revoir, le capitaine du navire appelle les autorités. La Sûreté du Québec sera la première à arriver sur les lieux. Des agents amorcent une enquête, mais celle-ci est rapidement transférée à l'Agence des services frontaliers du Canada, l'autorité compétente en la matière.

Une source anonyme indique que l'Agence dépêche, depuis Québec, un agent sur place, mais il est trop tard. Vraisemblablement, les marins ont déjà quitté la région de Matane depuis plusieurs heures.

Toujours selon cette même source, il est fort probable que quelqu'un attendait les marins sri-lankais à Matane. L'opération semblait planifiée et il est possible de croire qu'ils aient rejoint la communauté sikhe de Toronto, ajoute notre source.

Bateau maintenu à quai

Le navire en question a du demeurer à quai deux ou trois jours supplémentaires pour que l'Agence des services frontaliers puisse mener son enquête. Cette situation aurait retardé les opérations au port de Matane puisqu'un seul bateau à la fois peut accoster au quai commercial.

Lorsqu'un membre d'équipage déserte, l'armateur s'expose à de fortes amendes. Dans ce cas-ci, la compagnie devra payer des frais de 100 000 $, soit, 25 000 $ par personne manquante.

Qu'est-il arrivé aux marins?

L'Agence des services frontaliers évoque la loi sur la protection de la vie privée et refuse de confirmer ce qu'il est advenu des marins. Impossible même de savoir si ces marins ont demandé l'asile au Canada. L'Agence se contente de dire qu'il s'agit d'une situation relativement fréquente.

Les quatre hommes ont obtenu une période de grâce de trois jours après avoir débarqué du bateau. La loi stipule qu'un marin étranger qui entre au Canada doit quitter le pays dans les 72 heures qui suivent leur départ du navire. « Après l'écoulement des 72 heures, si un marin n'a pas quitté le Canada, il va être considéré comme interdit de territoire », explique la porte-parole de l'Agence des services frontaliers du Canada, Jacqueline Roby. Encore là, impossible de savoir si c'est le cas des quatre marins sri-lankais.

source : http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2014/11/26/006-marin-etrangers-deserteurs-port-matane.shtml