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Alberta : pénurie d'enseignants francophones


Automne

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L'Alberta connaît une pénurie d'enseignants francophones. Certains pourraient penser qu'avec le statut précaire de nombreux enseignants au Québec, la Belle Province serait un endroit idéal pour recruter, mais il semble que ça ne soit pas si facile.

Un texte de Marie-Pier Mercier

Christine Nadeau a quitté son Québec natal en 2005 pour venir enseigner en français à Peace River, une municipalité au nord-ouest de l’Alberta qui compte 6842 résidents.

Après avoir obtenu son diplôme universitaire à Montréal, elle s’est vite rendu compte qu'il n'y avait pas assez d’emplois stables au Québec en enseignement. « C’était plus de la suppléance », souligne-t-elle.

Dans un milieu où le salaire était plus ou moins satisfaisant et sans possibilité de permanence avant plusieurs années, l’Alberta semblait être, pour elle, l’eldorado.

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« Le salaire est vraiment meilleur et nous avons la possibilité d’avoir une permanence beaucoup plus rapidement. En Alberta, ça m’a pris une année pour l'obtenir. Mes amis qui sont restés au Québec viennent de l’avoir. Ça leur a pris plus de dix ans! », s'exclame-t-elle.

Le Conseil scolaire du Nord-Ouest a pu recruter Christine Nadeau et la convaincre de s'établir hors d'un grand centre, mais ce n’est pas toujours aussi évident de trouver des enseignants, surtout pour les écoles à l'extérieur des grandes villes.

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« Les enseignants viennent en automobile et ne réalisent pas à quel point c’est loin l'Alberta. Après l'Ontario, ils se disent que c’est trop loin et retournent chez eux », explique Brigitte Kropielnicki, directrice générale du Conseil scolaire du Nord-Ouest.

D’autres ont de la difficulté à s’adapter à un milieu différent et décident de repartir. « Cela nous est arrivé plusieurs fois. Malgré les bénéfices, les avantages sociaux et les très bons salaires que nous offrons, ils ne restent pas », souligne-t-elle.

Gisèle Bourque, directrice générale adjointe du Conseil scolaire Centre-Nord, croit que les enseignants préfèrent rester où ils vivent même si l'emploi est précaire et les conditions moins bonnes.

C'est une chose de soumettre sa candidature, de passer l'entrevue et d'avoir l'emploi, mais partir et être loin de sa famille, de ses amis, c'est une autre affaire.

 Gisèle Bourque, directrice générale adjointe du Conseil scolaire Centre-Nord

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Pénurie d'enseignants francophones

En Alberta, le nombre d'étudiants francophones et francophiles qui reçoivent un diplôme en enseignement n'est pas assez élevé pour pourvoir tous les postes disponibles dans les écoles des conseils scolaires francophones et en immersion française.

À l'heure actuelle, de 60 à 70 enseignants reçoivent un diplôme chaque année. « Il faudrait au moins doubler ce nombre pour combler tous les postes », juge Pierre-Yves Mocquais, doyen du Campus Saint-Jean.

L'Alberta n'est pas la seule à avoir ce problème : la tendance est la même partout dans l'Ouest.

Les universités de la Colombie-Britannique, par exemple, forment annuellement entre 40 et 60 enseignants francophones et francophiles, alors qu'en 2013, en immersion française seulement, 245 postes étaient ouverts, selon le rapport de l'étude de marché sur les programmes de formation en enseignement du Campus Saint-Jean.

Stratégie de recrutement ailleurs au Canada

Les conseils scolaires francophones de l'Alberta tentent par différents moyens d'attirer l'attention des récents diplômés en éducation et des enseignants des autres provinces.

Des annonces sont envoyées dans les universités, des offres sont affichées sur les sites web des Conseils scolaires et sur les médias sociaux. Ceux-ci participent également à des foires de carrières.

Selon Gisèle Bourque, aller dans les foires de carrières est un processus dispendieux. Il n’est donc pas possible d'en visiter plusieurs à l'extérieur de l'Alberta durant l’année, souligne-t-elle.

Par conséquent, la transmission de l’information n’est pas toujours facile pour les conseils scolaires qui ont peine à se faire connaître auprès des enseignants francophones des autres provinces.

Gisèle Bourque et Brigitte Kropielnicki croient tout de même que ceux qui sont vraiment intéressés par une carrière en Alberta trouveront l'information.

C’est n’est pourtant pas ce que pense Dominique Dubé-Marquis, enseignante à la maternelle dans une école d’Edmonton.

''Je ne savais pas qu’il y avait des offres ici. J’ai seulement supposé que c’était plus facile en Alberta parce que c'est un milieu minoritaire.''

 Dominique Dubé-Marquis, enseignante

 

Christine Nadeau croit, elle aussi, que les conseils scolaires doivent en faire plus pour se faire connaître à l'extérieur de l'Ouest canadien, mais que la tâche revient également aux universités qui forment les futurs enseignants.

''Je n’étais même pas au courant qu’il y avait des écoles francophones dans l’Ouest. C'est un ami qui m'a parlé de l'Alberta.''

 Christine Nadeau, enseignante

 

« Il y a des écoles francophones partout au Canada et l’université ne nous l’a jamais mentionné. [...] Si on n'en entend pas parler, même si on est intéressé, on ne le saura jamais », dit-elle.

Selon elle, les universités devraient mieux informer les étudiants qu’il y a des possibilités très avantageuses dans l’Ouest canadien. « L'Université devrait nous dire que c'est possible de soumettre sa candidature ailleurs, même si on ne parle pas anglais », conclut-elle.

Selon la Fédération des syndicats de l'enseignement du Québec, près de la moitié de ses membres ont un emploi à statut précaire.

La situation est tout autre dans l'Ouest canadien, particulièrement en Alberta et en Colombie-Britannique. Selon le rapport de l'étude de marché sur le programme de formation en enseignement du Campus Saint-Jean, certains conseils scolaires auraient parfois été obligés de proposer des offres d'emploi à des candidats qui n'étaient pas encore qualifiés pour enseigner.

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1018670/enseignants-francophones-alberta-penurie-ouest-recherches-ecole
Modifié par Automne
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